de ma mère. Et telle est sa douleur à la mère séparée de son enfant !
Laissez-moi pleurer, moi rêveur. — Car ils sont bien loin les temps heureux, les temps d’amour, où les sociétés rendront un culte aux arts, à la tombe, à la douleur. Et jusqu’à ce qu’ils descendent du haut des cieux, ces temps, l’Angoisse au long dard recherchera le cœur du poète, comme la lance celui du guerrier.
Ah ! laissez-moi pleurer !
IV. — Si je te disais : Mère, console-toi ! — Me le pardonnerais-tu ?
Si je te disais : Oh ! l’âme est bien profonde ! Les grands cœurs s’attirent dans toutes les existences ! — Me laisserais-tu continuer ?
Si je te disais : l’Amour, la Gloire, le Génie plus libres, plus sublimes vous réuniront encore sous leurs ailes, mère et fils, moins souffrants, plus heureux ? — Me croirais-tu ?
Et si je te disais : Ô mère ! la couronne des poètes est aux mains de l’avenir : le présent étouffe nos rêves sous son poids !
La couronne des hommes libres est aux mains de l’avenir : le présent, c’est l’Esclavage !
Mère, serais-tu moins triste ?
Et si je te disais : Il est un art sublime que nous ne connaîtrons pas, et que ton fils entrevoit déjà !