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Exilé sur la terre, contraint de cacher jusqu’à mon nom, étranger partout, il m’est interdit de céder aux plus impérieuses sollicitations de mon cœur. Je n’ai pas connu Federico Robotti.

Mais j’ai connu sa mère : je l’ai vue malheureuse dans Marie-Jeanne, artiste et amante dans Cœur et Art, héroïque dans les Bacchanales de Rome, toujours femme, toujours émouvante, toujours sublime !

Mais je suis âme en peine, homme libre de toute tyrannie. Et les grands caractères, les grands talents, les grands malheurs m’attirent. Mais j’aime la muse de Rossini, de Petrarca, de Dante et de Guerrazzi, la vierge de Raphaël, la terre de Galilée la Minerve de Camille, de Feruccio et de Garibaldi, la Déesse d’inspiration, d’amour et de courage, l’Italie aux trois couleurs !

Je veux préparer dans mon cœur une chambre ardente pour ta mémoire, Federico ! Je veux l’évoquer avec celle des morts adorés ; je veux avoir un digne ami de plus. Et de ceux-là il n’en est plus guère ici-bas ! Les plus heureux, les meilleurs s’envolent à tire d’ailes vers les régions resplendissantes de l’avenir. Ainsi toi, mon frère, qui chérissais l’humanité du double et grand amour du poète et du vengeur !




II. — Ah ! laissez-la pleurer !

Laissez-la pleurer, la pauvre mère ! Toutes les