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taines et leur valut l’empire du monde. C’est l’image de l’homme superbe qui se mesure, sans crainte, à la nature géante, et reste calme quand les éléments font rage autour de lui. C’est l’être mortel se rapprochant des plus hautes montagnes, des plus lointains horizons, des mystères les plus terribles, des astres et de la foudre, sources de lumière et de vie. C’est l’Espagne toujours insoumise, toujours brillante, sous son aspect sombre, toujours grande au milieu des mondes qui l’admirent !


Dans les caveaux de Saint-Denis sont rangés les rois de France aux domaines étendus. C’est bien leur place. Le pays est uni comme leur humeur, plantureux comme leur santé. Pas d’ombre 394 à côté des rayons de lumière ; le soleil s’étend sur les plaines vastes dont il mûrit lentement les épis. Rien de pittoresque, d’effrayant ; rien qui serre le cœur du pèlerin, visiteur des sépultures.

Ils sont là, près de leur bonne ville, la Babylone savante, qui pendant quatorze siècles, supporta si patiemment leur trône. Ils reposent au cœur de cette civilisation dont ils poursuivirent le rêve avec tant de persévérance et vers laquelle le monde tourna longtemps ses regards éblouis.

… Je ne sais ; mais ces braves fermiers de l’Île de France, confortablement étendus au centre de leurs guérets, n’ont pas le pouvoir d’exciter mon admiration. J’ai toujours peur qu’ils ne viennent à s’éveiller pour boire bouteille.