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L’homme n’engendre que pour toi. L’être n’est jamais créé, permanent ou anéanti ; l’être n’est rien que l’expression d’un mouvement qui dure toujours et que tu diriges, ô Mort !

Ô la plus inexorable des révolutions, je te salue !

C’est toi qui règnes sur nous. — Tu ravis le fils à sa mère, le père à sa famille nombreuse ; tu préviens la jeune fille au rendez-vous d’amour ; tu bois nos pleurs et notre sang. — Tu n’assembles que pour séparer.

C’est toi qui règnes sur la terre. — Tu précipites les nations contre les nations, les hommes sur le sein des femmes, et les enfants dans les bras des vieillards. Et les peuples tuent les peuples ; et les hommes s’épuisent dans les transports de la reproduction ; et le premier mot que les vieillards apprennent aux enfants qui naissent, c’est ton redoutable nom, ô Mort ! — Tu ne crées que pour détruire.

C’est toi qui règnes sur les cieux. — Tu mutines l’un contre l’autre les astres enflammés ; tu détaches l’étoile filante de la voûte bleue ; tu déchires et recouds les mondes ; les sombres limites de ton empire nous sont inconnues. — Tu ne règles que pour troubler.

C’est toi qui règnes sur les rois. — Qu’ils s’humilient sous ta main ! — Tu n’élèves que pour abaisser.


Ô la plus nécessaire des révolutions, toi qui