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universel n’existant pas et ne prouvant rien, aucune majorité n’est constatée. La Loi, l’Autorité sont à jamais détruites ; » ou bien : « Nous qui ne voyons de Révolution sociale, universelle et vraie, que dans l’abolition de la Propriété, du Gouvernement et de l’Intérêt, que dans l’absolue liberté de la Pensée, de l’Amour, du Travail et de la Raison, que dans l’universelle anarchie en un mot… » (Hurrah !, p. 154). « L’abolition de la propriété, la suppression de l’intérêt, la destruction du monopole, la liberté de la circulation, l’équité de l’échange, le règne du travail, l’empire des passions et du bonheur » (Ib., p. 19).

Faut-il préciser la nuance économique de l’anarchisme de Cœurderoy ? Il ne s’attendait peut-être pas à ce que, depuis son temps, au lieu d’élargir la conception anarchiste, on l’aurait morcelée, rétrécie, en y attachant des qualifications économiques, généralisant ainsi la portée d’hypothèses dont aucune n’aurait dû dépasser les limites du milieu où elle a pris origine et auquel elle était appropriée. Me servant cependant de cette terminologie convenue, j’appellerais le « système » de cet ennemi de tout système : une synthèse de collectivisme et de mutuellisme libertaires. Propriété collective des moyens de production, libre accès pour tous à ces instruments de travail ; propriété individuelle et échange mutuel des produits du travail. Mais jamais Cœur-