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lépreuses, souffreteuses espèces que rien ne peut guérir ! La verge fleurie de la violence que les peuples remettent aux plus audacieux, aux plus scélérats des hommes, aux descendants d’Aaron pour nous fouetter jusqu’au sang ! La Méduse moderne, ouvrant les mille bouches inassouvies de ses fonctionnaires sur les épaules des majorités patientes !

La bande privilégiée des brigands officiels confortablement établie tout le long des grandes routes, dans les rues larges, aux portes des cités, dans les palais et les chaumières, sur les bords des fleuves et les cimes des montagnes ! Celle qui dévalise, blesse, assassine impunément, sûrement l’humanité qui chante en passant son chemin !

Le Gouvernement qui provoque le désordre, l’entretient, le renouvelle sans cesse parce qu’il en boit et en mange, parce qu’il ne vit qu’à la condition de conserver l’inégalité parmi les hommes : parce qu’il gouverne enfin !

Le Gouvernement, l’épine inflammatoire des sociétés !

Et c’est le plus ouvertement méprisé, le plus niaisement constitutionnel, le plus cyniquement corrupteur, le plus piteusement grippe-sous, le plus effrontément mendiant, le plus mesquinement bourgeois, le plus insolemment lâche de tous les gouvernements, celui qui s’agenouillait devant les grandes puissances de l’Europe coalisée, celui de Louis Philippe l’Avare, qui fit du zèle, de la 350 force, du courage contre une pauvre femme accablée ! Ce fut lui qui la soumit aux quotidiennes vi-