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teaubriand. C’est, disent-ils, pour le faire valoir !

Les hommes le parcourent et le trouvent bien écrit ; les femmes le dévorent toutes les nuits, et tous les jours crient à l’impudence !

Et personne encore n’a osé dire que ce livre était l’œuvre du plus grand poète de nos temps. Et les révolutionnaires eux-mêmes rougiraient de s’associer aux suprêmes revendications de la plus brisée des âmes !

Et la Civilisation triomphante trône toujours, des deux pieds, sur les folles balances de sa justice infâme !

Et la grande femme est restée seule jusqu’ici dans la sublime région des martyres non pleurées !

J’envie le sort des trépassés !


Ô Byron, Byron ! le fier, l’inquiet, le Prométhée de notre âge, ô sanglant météore qui nous léguas deux révolutions ! Toi qui recherchais les blessures incurables, les larges plaies, les désolations profondes, les pleurs amers et les agonies lentes… pour les immortaliser ! Où es-tu ?

Soulève ce cadavre, réchauffe-le de ton haleine fiévreuse, confie des vers à son oreille, des baisers à son front ! Car elle te rendra tes baisers et tes vers, car elle te rendra ton amour, la femme bien-aimante, et son grand cœur battra de nouveau tout pour toi, ce cœur infortuné qui laissa sa mémoire et sa glorification aux hommes justes.

Oh ! parais, Créateur, et souffle sur ces cendres comme souffla Jéhovah sur le Chaos informe.