Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

preuve de courage, et brutaux quand ils veulent faire preuve d’amour. Les braves de ce temps, ce sont les juges qui frappent les faibles en se couvrant de fer. Les tendres d’aujourd’hui, ce sont les riches libertins qui torturent les plus pauvres et les plus belles en se couvrant d’argent !

Horreur et Fange !

Roulez donc, Civilisés ! Allez, volez, misérables vampires, hyènes au poil luisant, mendiants de richesses et de croix étoilées, plats cafards ! Fouillez, trouez partout ! Buvez le sang, sucez l’honneur ! Parmi des êtres en peine qu’il faut savoir comprendre, moissonnez des têtes pour les couper et des formes de femme pour les faire souffrir ! C’est bien…

Moi, je vous mépriserai. Moi je chercherai parmi vos accusés, des consciences ; parmi vos filles d’amour, des cœurs. Et quand vous serez tous autour d’eux, ongles et poils tendus, quand vous écumerez, râlerez, aboierez après la chair, comme des matins à jeûn… moi je viendrai sécher les pleurs que vous faites répandre. Et je recueillerai, comme le Christ, dans les demeures infimes, des trésors de tendresse !

Sois bénie, Révolution !