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et ton nom de l’oubli, à qui me le dirait je répondrais : merci !

Sois bénie, Révolution qui tires parti des forces humaines et trouves à tout bon vouloir la tâche qui lui convient !

Oh passer dans le monde les yeux levés au ciel, sans toucher à la terre, sans tenir dans la vie ! Et mourir à trente ans, le front ceint de l’auréole d’une éternelle gloire, la palme des grands en main ! Et revenir dans tous les siècles, sur la nuée brillante de la Révélation, dans la splendeur qu’on a rêvée ! Voler de sphère en sphère, comme de tige en tige le papillon de pourpre ! Et recueillir, et semer partout, ainsi que les abeilles, des paroles douces comme 338 le miel, enivrantes comme le nectar des fleurs !… Qui me le donnera ?

Sois bénie, Souveraine, mère de Force et de Grâce, fille d’Amour et de Guerre, qui secoues sur les hommes l’ombre bienfaisante de tes grandes ailes, tes paroles d’enthousiasme, tes dons et tes promesses, le courage et la vie ! Sois à jamais bénie, Révolution !


VI


… Et maintenant, prend courage et redescends sur terre, ô ma pauvre âme un instant égarée dans l’avenir sans bornes. Et tu trouveras ici-bas des hommes lâches quand ils veulent faire