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épouvanté le réclama des enfants de la terre.

Et les saintes femmes de Galilée le couchèrent dans un blanc linceul tout parfumé de myrrhe, elles baisèrent ses lèvres de leurs lèvres ardentes, elles essuyèrent le sang de ses blessures avec les longues tresses de leurs cheveux d’or.

Et le peuple qui l’avait insulté se prosterna devant sa face pâlie par la mort. Et les gardes eux-mêmes, et les bourreaux se prirent à larmoyer !

… Ah ne le pleurez pas ! Il était bien-aimé cet homme ! Et combien voudraient mourir comme il est mort ! !


Ne le cherchez point parmi les trépassés ; ne le cherchez pas dans le ciel ; ne le cherchez pas derrière les autels des prêtres et des escabeaux des juges. Cherchez-le parmi les vivants, le grand Prophète, le Voyant des plus lointains horizons. Et vous le trouverez ; vous trouverez Barbès, et par milliers ceux qui lui ressemblent !

Sois bénie, Révolution !

Mais notre monde est trop peuplé pour que de nouveaux Christs y fraient glorieusement leurs calvaires. L’Humanité suit sa route sans dévier. Les obstacles qu’elle rencontre, les ressources dont elle dispose grandissent ou diminuent en raison les uns des autres. Nos besoins sont devenus insatiables, immense 337 l’œuvre de notre salut, innombrables les ouvriers et les porteurs de croix. Les grandes intelligences, les cœurs d’élite s’élèvent comme une moisson d’épis ; qui pour-