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Mais lui resta le Christ, l’homme unique, celui qui dépassa tous les autres de la tête. Il brûla la folle semence du Bavardage, confondit les faux prophètes et déjoua leurs embûches, humilia les porteurs d’uniformes, de mîtres, de sceptres et de couronnes ; tous les grands porteurs d’or. Il mit la cognée dans la racine des vieux troncs, ébranla sur leurs bases les sociétés juives, et cria 336 de toute sa gorge : « Malheur aux riches, aux grands, aux rassasiés, aux repus ! Malheur à la race des vipères ! Brisons de nos bras nus les sépulcres blanchis ! »

Qu’il était fort cet homme ! Et combien sont oubliés aujourd’hui les plus fameux révolutionnaires de son temps ! !


Il fut renié par les hommes de son pays et de son âge, par ses apôtres, par ses amis. Il fut étranger partout et n’eut pas même une pierre pour y poser sa tête. Il vit venir la mort et poussa droit à elle son sillon infléchi. Et vers l’instant suprême, consola son voisin de croix qui se désespérait !

… Oh ! ne le plaignez pas ! Il eut tant de courage, cet homme ! Ils ont si bien oubliés aujourd’hui les héros de son temps ! !


Le jour de sa mort, le soleil voila sa face radieuse, les tombeaux s’ouvrirent, les morts errèrent parmi les grandes herbes des campos santos, les éléments grondèrent avec furie, la foudre déchaîna tous ses éclairs et tous ses coups ; le ciel