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Oh quand donc repousserez-vous de vos lèvres arides, altérées de bonheur, gercées de privations, cette coupe de vinaigre que vous tendent les mains graissées par votre sang et par vos larmes ?

334 Alors vous vaincrez par ce signe. Alors, seulement alors, vous serez dignes de celui qui sentit son front mordu par les épines et les baisers de Judas. Et de son trône de gloire vous sourira l’Homme élu qui, rassemblant sur son cœur toutes les peines, toutes les aspirations de l’Humanité, dit à son cœur : « Oh répands tout ton sang pour les soulager toutes ! »


IV


Il marchait par le monde, droit devant lui, ferme et juste de propos, sans reproche et sans peur. Il ne craignait rien des puissances de la terre, du tranchant de leurs lois ou de leurs épées.

Il n’avait pas de gîte et méprisait les trônes, les honneurs et faveurs, et l’or des diadèmes, et l’argent monnayé. Il vivait de parole et de résignation, laissant les hochets et les impôts à César.

… Oh ne le plaignez pas ! Il était grand cet homme ! Et bien petits sont aujourd’hui les plus grands de son temps ! !


Il parlait aux simples le langage des simples ; il leur contait la Parabole et la Bonne Nouvelle dans l’abondance de son cœur. Et les simples