Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tement en vigueur parmi nous, mais suivant les aptitudes et les attractions. Selon que leurs facultés les porteront vers les impressions joyeuses ou tristes, les hommes recevront toujours en partage le bonheur ou le malheur.


Un espoir me reste encore.

L’âme d’un homme doit parcourir une interminable série d’existences ; elle est à la fois virtuellement éternelle et pratiquement, utilitairement, temporellement transformable. D’où résulte qu’elle contient en essence toutes les facultés propres à l’existence infinie, mais qu’elle n’en développe qu’un certain nombre dans une vie donnée. Pendant ce temps limité les autres restent à l’état de germes et ne s’exercent qu’à leur tour, dans un autre milieu vital.

Mille phénomènes d’ordre moral tels que les souvenirs, les aspirations, les inspirations, les vocations, les sympathies, les antipathies, les impressions, les rêves, nous donnent conscience, quant à notre âme, de ce double caractère d’infinie vitabilité et de transformations indéfinies, propre d’ailleurs à tout être physique et moral. — J’y reviendrai quand je donnerai des preuves de la vie future.

En ce qui me concerne, voici l’application de ces données générales. Je me faisais remarquer, dans ma jeunesse vive, par de singuliers contrastes de gaîté folle et de tristesse opiniâtre. Le système d’éducation que j’ai subi, les événements et