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D’un bord à l’autre, cent barques sont en ligne, légères, élancées, minces et fines, sensibles au moindre vent.

Le signal est donné. Cinquante descendent vers la mer en s’abandonnant à leurs blanches ailes ; cinquante remontent vers la ville de toute la vigueur de leurs rames, elles soulèvent au soleil de minces lames de l’onde, brillantes comme des paillettes d’argent.

Des vertes, des bleues ou des rouges quelles seront les premières au but ? Voyez-les s’observer, se croiser, s’éviter, se dépasser ! La surface du fleuve est labourée comme un champ dans la saison d’automne ; l’esprit du mouvement semble animer tout ce monde liquide ; chaque barque est l’âme de chaque vague ; chaque matelot est soulevé par le battement de cœur du grand Océan. — Magnificat !




Les peuples profitent de cette réunion pour s’entretenir de leurs intérêts généraux. À cet effet le Palais des conseils publics est ouvert tout le jour. Des affiches spéciales font savoir, d’une manière précise, les heures consacrées à telles ou telles délibérations. Les travailleurs de chaque profession se rendent à la séance selon les avis donnés et s’éclairent sur tout ce qui concerne leur art.

Ces assemblées n’ont pour but que de se communiquer des idées, des expériences, des obser-