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saltimbanques, des acrobates, des athlètes, des gladiateurs étonnent le public par leurs formes merveilleuses, la force de leurs reins, la souplesse de leurs mouvements, l’élasticité de leurs corps, la hardiesse de leurs évolutions diverses.

Ils font revivre l’Hercule-Farnèse, l’Apollon Pythien, Achille fils de Thétis, la Bellone vengeresse, la Vénus de Milo, la Phryné, la Lorette, la Vierge-Marie, le Dieu du Gange aux doux yeux de lotus, le grand Rhin tudesque à la barbe de roseaux, l’Antinoüs, l’Adonis aux cheveux parfumés, et le malheureux Laocoon avec son brassard de serpents.

De galants troubadours récitent des chants amoureux aux jeunes filles nubiles. Les fées d’Égypte, d’Espagne et d’Italie, Esmeralda-la-belle, la Gitana granadine et Vanina la vénitienne arrondissent, en dansant, leurs bras voluptueux. — Magnificat !




Tout autour de l’enceinte, dans des tonnelles de vigne folle et de jasmin de Virginie se tiennent des nécromanciens, des prestidigitateurs, des déclamateurs, des improvisateurs, des sorcières d’Écosse et d’Irlande, des bohémiennes, des clowns anglais, des arlequins milanais, des avocats frrrançais, des francs-juges autrichiens et espagnols, des jongleurs, des gens habiles dans l’art de parodier tous langages et toutes manières, de faire voir des marionnettes, des ombres chinoises