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la fermeté du caractère, par les entreprises de l’audace ; ce sont vos descendantes, républicaines de Sparte et de Rome dont le mâle courage souriait aux guerriers partant pour le combat !

La Walkyrie de l’avenir spiritualisera le corps et poétisera la force autant qu’il sera nécessaire à son amour ; elle sera la compagne de l’ouvrier, elle le soutiendra dans ses travaux, l’encouragera dans ses dangers, dans ses épreuves, lui prodiguera des soins empressés quand il rentrera le soir, accablé de fatigue. Elle ne l’excitera pas à boire le sang de ses ennemis, à se faire de leurs crânes des coupes encore fumantes de la chaleur de vie ; mais elle versera dans son verre le vin, la bière et l’hydromel qui 272 réparent, elle glissera dans son lit les draps de blanche toile dont l’odeur réjouit, elle le délassera par ses entretiens.

Les plus vaillants des travailleurs, ceux qui se distinguent dans les grandes batailles livrées à la nature, seront admis dans le Walhalla en présence des belles Walkyries, et celles-ci choisiront librement entre tous le plus cher à leurs cœurs !

Magnificat ! — L’homme ne fait plus la guerre à l’homme ; il ne verse plus son sang pour les querelles des rois ; il n’est plus glorieux de ces aveugles transports de fureur, de ce courage sans réflexion, sans principe, sans mobile propre, courage du chien ou du soldat qui défend son maître : son maître, entendez-vous, grands héros des batailles !