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de tenailles, de marteaux, de tous les attributs de la guerre et du travail, est représenté le géant Odin, le guerrier fort qui tranchait les montagnes et rassemblait au son du tambour les héros du Septentrion. Mais le génie de la guerre n’est plus qu’un souvenir dans ces murailles. Le Travail trône en souverain sur des mitrailles fumantes ; de son terrible arsenal il domine la nature qu’il a soumise : la terre dont il extrait le feu, la lumière, les métaux, les minéraux, le bois et les récoltes, la mer qui gonfle son sein pour transporter ses produits d’un monde à l’autre, et l’air dans lequel trouvent un point d’appui solide ses aérostats légers.

— En aucun paradis n’est oubliée la femme, même en celui du pape. Selon leurs mœurs, les peuples l’ont représentée, vénérée, chérie : ceux du Nord comme ceux de l’Orient, les fidèles d’Odin comme les fanatiques de Mahomet. Partout l’homme est galant, obéissant, caressant, ardent, aimant auprès de la beauté.

Les Walkyries d’alors, les déesses de la force et du courage, sont des femmes aux formes parfaites, aux bras puissants, à la voix sonore. Fécondes de mamelles, mais sobres de pensées, sans caprices de cœur, sans écarts, sans ardeurs dans leurs affections, plutôt attachées qu’aimantes, remarquables par leurs qualités bien plus que par leurs charmes, elles aiment les hommes robustes, braves, résolus et persévérants. Elles sont séduites par les apparences de la santé, de la vigueur, par