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des bonnes fortunes humaines dans les phases sociales inférieures, depuis la juive de la Bible jusqu’à celle de la Comédie-Française. —

Magnificat ! — Les jeunes filles ont jeté tant de pierres contre cette tour d’opprobre qu’on n’en voit guère maintenant que les plus hauts créneaux.




Dans un palais d’argent, sablé d’or rouge comme le feu, parmi des colonnes de cristal, d’émeraude et d’hyacinthe, sur des divans de velours aux riches reflets reposent, au milieu des harmonies, des parfums et des eaux jaillissantes, cinq mille beautés plus brillantes que le jour. Les unes sont roses comme l’Aurore quand elle salue la terre de sa main gracieuse ; les autres brunes comme le fruit du pêcher d’Espagne, d’autres plus blanches que le lait et l’ivoire. Ce sont les fées aux doux regards, aux corsages vermeils, aux longues tresses noires et blondes, les divines, les préférées, les rêvées, les Houris que créa la profonde observation d’un grand législateur, celui qui comprit et fit valoir les ardentes passions des hommes d’Orient.

Et non seulement elles sont belles, mais encore aimables, ravissantes, voluptueuses, pleines d’esprit et de grâces, versées dans toutes les connaissances humaines, désirables pour quiconque peut créer et rêver. Elles se sont vouées au culte du beau, du grand ; elles ont résolu d’enflammer l’i-