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» Étudiants des Espagnes ! mes frères, tressons-lui des couronnes avec les rameaux des arbres d’Ibérie ; dans les salles de nos universités conservons sa grande image. Qu’il soit notre inspiration, notre vie, notre amour, notre Dieu !

» Au pied de sa statue revenons tous les ans, afin d’apprendre aux hommes à respecter la gloire ; réchauffons de nos hommages le cadavre du grand que nos pères, dans leur ignorance, firent descendre en la tombe avant l’heure !

» Sur les murailles de sa demeure gravons son nom ; gravons-le dans le marbre, en des caractères d’or. Et faisons de sa mansarde un temple de lumière qui scintille, dans l’avenir, aux yeux en pleurs des nations ! ! »

« Ole ! Ole ! Vive Cervantes aux traits critiques, l’ange de l’Ironie ! Vivent la verve castillane, le carnaval de Madrid et les étudiants des Espagnes ! »




Moi proscrit, je consacre ces lignes à ta mémoire, ô soldat de Lépante, ô travailleur sublime qui redressas les torts de ton siècle 248 hypocrite ! J’aime tes traits ouverts, et ta franche ironie, et ton divin langage, et ton âme intrépide ; j’aime les mœurs, les conversations, les ridicules même de ce grand peuple qui se résume en toi. Tu m’as réjoui dans la solitude, tu m’as consolé dans la tristesse, tu m’as soutenu dans l’adversité, tu m’as