Ils passèrent ensuite dans le grand faubourg de Tolède, ce faubourg si populeux. Et ils allaient parmi la foule en chantant :
245 » Companeros, Companeros ! Ole y Viva ! !
» Vivent les braves muletiers des Castilles, de la Manche et du royaume de Léon ! — Et les éloquentes lavandières qui font de si galants discours à ceux qui passent sur les ponts du Mançanares ! — Vivent les Serranos agiles dans les danses ; les Maragatos aux sombreros en parasol ; les fils de Pelasjo, beaux joueurs de boules asturiennes ; les Gitanos à la taille de serpent ; ceux de Murcia qui nous apportent les fruits d’or ; ceux d’Arragon qui rajeunissent nos mules ! — Et ceux de Séville qui pourraient parler tout un jour sans boire ! »
« Amigos, Amigos ! répondirent les faubouriens : Ole y Viva ! ! »
« Vive San-Iago de Galice, le vieux patron monté sur son blanc cheval ! — Vivent Grenade et l’Alhambra ! Valence et Salamanca ! Burgos et Valladolid ! — Vivent Cadix et ses canons ! Toledo, château du Tage ! L’héroïque Bilbao ! Sarragosse l’imprenable ! Et Jérès aux pampres verts ! — Vivent la belle Séville ! Pamplona fortifiée ! Et Madrid la desséchée ! Fin de Tierra sur la mer[1] !
- ↑ J’ai cherché surtout dans cette strophe à imiter la cadence des airs populaires espagnols. Cette mesure entraî-