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chiens ne mènent pas dans les gras pâturages ! Heureux le cavalier qui chevauche sans escorte ! Heureux les amants qui vivent en dehors des lois !

Heureux les Gitanos qui ne paient ni l’impôt de l’air, ni celui du sang, ni celui de l’honneur plus coûteux encore ! Heureux 237 leurs enfants qui s’élancent tout jeunes sur le dos des poulains et les conduisent comme des moutons. Ils n’appartienent à aucune famille royale. Ils grandissent robustes, exempts de toute crainte.

Dieu vous garde, hommes libres, et prospérité !

Familles venues de loin et partout étrangères, familles aux pieds de biches, aux longs cheveux, familles aux mœurs occultes et pourtant redoutées ! Heureuses vous dont on ne sait ni les noms ni les demeures, vous qui n’êtes pas enregistrées au contrôle de l’esclavage, vous qui pouvez naître, mourir et passer dans le monde, comme sur la mer l’écume, comme sur la terre la feuille, légères et libres, suivant dans leur retour la marche des saisons !

Dieu vous garde, familles libres, et prospérité !