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Alors l’animal, traité avec bonté, deviendra plus robuste et plus beau ; aux trésors de l’homme il ajoutera chaque année ses jeunes générations ; bien soigné, jouissant d’un sort tranquille, il ne regrettera pas la subsistance précaire qu’il trouvait à grand peine dans l’état sauvage. Sans se montrer barbare, l’homme aura acquis de la sorte un associé qui lui est indispensable.


Qu’on lâche des taureaux au milieu d’une plaine immense ; que 183 des cavaliers hardis les poursuivent et les arrêtent ; que ces courses soient suivies par un nombreux concours d’amateurs : je me réjouirai de pareilles luttes qui mettront en relief l’adresse, l’agilité, le sang-froid de l’homme et les ruses naturelles du taureau.

Qu’à la course suivante on me montre ces mêmes animaux moins ennemis de l’homme, moins indomptables ; et je célébrerai l’ascendant qu’exerce notre génie sur la sauvagerie de la brute.

Que plus tard enfin on les attelle deux à deux à des charrues de bois de chêne, qu’on leur fasse creuser un sillon dans une bonne terre : et je serai fier des exploits et de la persévérance de mes semblables.


Qu’on revête deux taureaux d’écarlate ; qu’on introduise une belle génisse dans l’enceinte qu’ils parcourent ; qu’ils s’excitent, se mesurent du regard et s’acharnent l’un sur l’autre : et je prendrai