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fausses croyances de leurs têtes, et il n’appartient à personne de douter de la sincérité des hommes qui meurent pour leur foi. Certes, les peuples coalisés contre la France furent admirables aussi de patriotisme et de patience, eux qui, pendant vingt-deux ans, défendirent leurs frontières contre la furie de notre ambition, et sortirent vainqueurs de cette lutte de Titans !

Mais laissons à l’histoire, la fossoyeuse du passé, le soin de rendre justice aux générations mortes. Qu’elle fasse la part de la fatalité et de la conscience, de l’ignorance des temps et de la bonne volonté des hommes, de l’amour de la Patrie et du dévouement à la Révolution.

Que la paix soit louée ! Nous sommes loin de ces temps de 177 carnage volontaire. Sur le sol de l’Europe que chaque nation s’applique à en effacer la trace. Pionniers de l’avenir, détournons nos regards du sang répandu, n’allons pas puiser dans l’odeur qui s’exhale des cadavres la soif d’exécrables représailles.

La science marche. Acharnée dans sa lutte contre Dieu, l’Humanité gravit rapidement les hauteurs qui la conduiront jusqu’à son trône ; elle se dirige dans l’air, détourne les torrents, décharge le nuage, assombrit les éclairs. Elle ne reculera pas…

Dans la prospérité comme dans le malheur, les citoyens de tout pays se sont donné la main. Entre l’Espagne et la France les Pyrénées se sont abaissées, non plus par l’alliance des rois, mais