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Telle sera la Patrie de la Science attrayante et libre, dans l’Avenir.


Ces patries de l’avenir ne seront plus soumises qu’à une seule loi, celle de la Transformation ; elles se modifieront sans cesse. Le dogme sauveur de la régénération continue sera si profondément inoculé dans l’organisme humain que ces développements successifs ne le feront plus souffrir. Quoi de plus naturel en effet que l’application du principe révolutionnaire dans des sociétés dont la production et la consommation devenues immenses s’équilibreront par un échange toujours libre, toujours équitable, quand il n’y aura plus possibilité d’accumulation ou d’épargne, de hausse ou de baisse, de trop plein ou de disette, de coups de Bourse enfin ! — Temps et Espace, Immensité et Infini, Échange et Révolution ne sont-ils pas synonymes ?

Et se figure-t-on bien le nombre et la portée des découvertes que fera l’Humanité nouvelle quand tout homme travaillera suivant sa passion ; quand l’ouvrier, quel qu’il soit, sera certain de recueillir bonheur et gloire pour prix de ses services ; quand toutes les races, les connaissances et les affections humaines se soutiendront, se prêteront leur concours ?

Ah ! je n’ose y songer trop ! Ce serait à me suicider, à en devenir fou ! — Malheureux civilisé, répète en moi la voix intérieure, 146 pourris dans ton milieu, ne te donne pas la fièvre, le trans-