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sique ou moral souffre de la culture de leur mémoire. — Ainsi les hommes se rappelleront les connaissances acquises en leur enfance, car rien ne grave les souvenirs dans l’esprit comme la vue des objets. — Ainsi seront défiées les vicissitudes de l’atmosphère et les rigueurs des saisons. — Ainsi l’Hiver, le vieil ennemi, sera défait, enterré vivant sous ses neiges, fondu dans ses pluies glacées. — Ainsi sera multipliée l’existence humaine par le bien-être et le bonheur !

Telles seront les belles demeures des hommes dans la Patrie de l’Avenir.


Que me parlez-vous d’unions à perpétuité entre l’homme et la femme, de mariage légal, de monogamie, de polygamie forcées, d’adultères, de concubinages, d’infortunes et de meurtres causés par les alliances sexuelles ?

Il n’en est plus, vous dis-je. On reste ensemble tant que l’on se convient, éternellement si l’on veut ; on a plusieurs hommes ou plusieurs femmes, si l’on s’en sent le courage ; on alterne, ou varie ; on cultive l’amour de sa pensée et l’amour de sa chair. On comprend enfin le rôle de la Bacchante et celui de madame Roland. Quant au sort des enfants, il est assuré par l’organisation même des sociétés qui ne reconnaissent plus d’autre valeur que le travail et qui peuvent en livrer les instruments à quiconque leur donne des produits en retour.

Il faut que ceux-là même qui le voudront soient