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consacrent la mémoire des faits les plus insignifiants de l’histoire ! —

De ces sortes de villes il n’en est plus, vous dis-je. Les habitations des hommes sont dispersées au milieu des campagnes par groupes déterminés d’après l’analogie des travaux et des mœurs. Elles sont au bord des eaux, sur la pente des collines, près des lisières des bois, partout où se trouve un site agréable et sain. Il n’est plus de villages ni de métropoles. L’Isolement et l’Agglomération se sont détruits en se confondant. Le monde offre l’aspect des riants cantons de Vaud et de Zurich, moins le morcellement, les haies, les murs, les grilles, les tessons de bouteilles, les gardes et les chiens de propriétaires. C’est un grand tapis de verdure semé de maisons blanches, rouges, vertes, jaunes, fraîches comme les fleurs des prairies.

Les habitations des hommes sont disposées en cercles, en croissants, en squares, en corbeilles de plantes, en hermitages, au hasard ou au cordeau. Il y a des hôtels pour les individus qui aiment à vivre en association, des villas ombreuses, des cabinets d’étude pour les travailleurs. Les hommes étant reliés au moyen d’une équitable distribution des richesses, basée sur leurs facultés et sur leurs besoins, peu importe comment ils produiront et consommeront leur dividende social.

Certain groupe de bâtiments tirera sa désignation d’une grande phase historique, d’un siècle renommé. Toutes les divisions dont il se compo-