Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/202

Cette page a été validée par deux contributeurs.

au despote qui les pressura, les hacha, les saigna, les humilia le plus, au parasite qui leur laissa de ses 115 héritiers, de ses collatéraux suffisamment pour dépeupler un monde, au plus assassin des Corses, au plus célèbre des assassins : à Napoléon Ier ! — Sacer esto !

Les anciens, dans leurs fables, avaient figuré sur le Caucase un géant enchaîné. Mais Prométhée subissait sa torture pour avoir essayé de dérober le feu du ciel, non pas comme toi, Napoléon maudit, pour avoir allumé l’incendie sur la terre ! — Sacer esto !

Ah que ce nom fatal a déjà coûté de pleurs aux femmes, de sang aux hommes, de bruit, de colères, d’épouvantables batailles ! Et qu’il en doit coûter plus encore maintenant qu’il est porté par la plus hideuse des faces humaines, par la plus scélérate des âmes politiques, par un jésuite misérable couronné sur un holocauste de bourgeois ! — Sacer esto !


IV


Sur les flancs du géant des monts dorment, flânent, rêvent, se balancent, rampent, grimpent et voltigent les nuages aux formes variées, fantastiques, insaisissables.

Qu’êtes-vous ? Qui vous disperse, vous rassemble, vous colore, vous anime, beaux nuages rapides ? Beaux nuages des cieux, à quoi nous servez-nous ?… Qui le sait ?