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se réduirait en définitive à l’observation d’un tout petit circulus dans l’orbe universel de gravitation.


Voyez, en effet, comme la végétation de l’île est plus primitive, plus tendre, plus verte, plus fraîche, plus aqueuse, plus mucilagineuse, plus muqueuse enfin que celle du continent ; comme elle présente à sa naissance tous les caractères de la végétation sous-marine. Suivez-la plus tard dans ses développements, elle se rapprochera successivement de la flore continentale. Réciproquement, à mesure qu’on arrive au bord des eaux, on peut remarquer des signes de plus en plus analogues entre la flore continentale et les végétations insulaire et sous-marine.


Que conclure de tout cela ? Que la terre est la moitié de notre univers en relief, que l’eau est sa moitié en creux ; — qu’au milieu des mers la terre commence et finit par l’île ; — qu’à la surface des continents l’eau commence et finit par le lac ; — que l’île réduite à l’extrême par la pensée, c’est l’atome de pierre ; — que le lac infinitésimal, c’est la goutte d’eau ; — que la substance basique des univers accessibles à nos investigations, du plus petit au plus grand, du grain d’humus au globe résulte toujours du contact de deux éléments antinomiques ; — que la Révolution jette à volonté la robe verte des eaux ou la robe grise de la terre sur cette substance élémentaire plastique ; — que