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Jusqu’à l’heure où le cri du coq les tirera de leur sommeil.




J’ai sondé mon cœur ; je l’ai reconnu droit et ferme. J’ai consulté mon jugement ; je l’ai trouvé dégagé de toute ambition de pouvoir ou de fortune. J’ai éprouvé ma voix ; elle était forte. J’ai pris la plume ; et ma main n’a pas tremblé. Et j’ai écrit ce que me 34 dictaient ma passion et mon bon sens. Et je n’ai pu dire que des choses honnêtes. Et tout ce que j’avance dans ce livre est vrai.

L’auteur qui calcule sait qu’il ment ; seulement, il le fait le plus habilement possible. Quand ils sont réunis en tas, comme des mouches, les bourgeois s’encouragent à rire de la vérité. Mais au fond, chacun est homme avant tout, et quiconque lira ce livre, ne rira point. Car je ne riais point en y travaillant.

Je signifie la sentence de mort portée par l’éternelle révolution contre les vieilles sociétés. J’en impose la lecture à tous, du droit qu’a tout homme qui sait irriter les passions de son espèce.

Gloire à toi, liberté !

Il fut un temps où je lisais beaucoup ; dans ce temps-là je ne vivais pas. — Il fut un temps où j’acceptais les idées reçues ; dans ce temps-là je ne vivais pas. — Il fut un temps où je suivais les modes ; dans ce temps-là je ne vivais pas. — Il fut un temps où je me comparais à tous ; dans ce