Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

partager sa résolution sublime. Et cette insurrection, ils l’appellent Crime !

Toi, son frère, qui le condamnes, dis-moi : vis-tu jamais la mort d’assez près pour jeter la pierre au pauvre, parce que, sentant l’horrible étreinte, il déroba, ou plongea le fer dans le ventre du riche qui l’empêchait de vivre ?

La société ! la société ! voilà la criminelle, chargée d’ans et d’homicides, qu’il faut exécuter sans pitié, sans retard.




Je vous offre ce livre, prolétaires ! et j’en impose le scandale aux bourgeois, ces chiffonniers parvenus dont je suis sorti.

Que les ré-vol-ut-ionnaires-bornes tempêtent ; que leurs Jupiters me foudroient ; il n’est pas besoin d’être géant pour affronter la colère des Dieux modernes.

Je le sais, les partis se déchaîneront contre moi, le silence et l’isolement s’étendront comme un crêpe autour de mon âme aimante. Je brave des forces supérieures, elles m’écraseront, tant que, dans le monde, la force sera la loi et la mesure suprême.

Qu’importe, je ne crains pas les hommes, car je parle avec sincérité, pour engager les autres à suivre mon exemple.

Seulement je me défie de mes forces. La lutte et la méditation fatiguent à la longue, et la solitude achève bientôt l’œuvre de destruction qu’elles