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QUI SUIS-JE ?




« Yo contra todos, y todos contra yo. »
« Moi contre tous, et tous contre moi. »
(Romance del viejo Ariel.)
« Omne solum forti patria est. »
« La patrie du fort est partout. »
(Inscrit sur la maison d’Ed. Ludlow, à Vevey.)


287 En fin de compte, qu’est celui qui a écrit ces jours d’exil ? Que le lecteur le demande ou non, voilà ce qu’il m’importe de lui dire, avant de prendre congé de lui, afin d’en épargner la peine aux personnes obligeantes.

Qui suis-je ? — Question que chacun de nous doit s’adresser aujourd’hui, et à laquelle il nous faut répondre sans orgueil comme sans fausse honte. Car le temps est proche où l’homme ne se grandira plus avec des échasses et ne se ravalera plus par des courbettes ; où l’individu ne se montrera que ce qu’il est réellement : ni plus grand ni plus petit.

Qui suis-je ? — Problème ardu, buriné sur le fronton du temple de Delphes, problème sans cesse renaissant qui fit le désespoir de Socrate, de Platon, de Descartes, de Leibnitz, de tant d’au-