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coq rouge a chanté. Des hauteurs du Splügen l’aigle fond sur la chouette attardée. Le veilleur de nuit a répété quatre heures sur la tour de la cathédrale. C’est l’heure où les vieillards meurent. Les rois vont mourir. Vive la République universelle ! »[1]

  1. Je prie les étudiants de l’Helvétia, si jamais ils lisent ce récit, de ne pas m’accuser d’inexactitude. Je n’ai pas la prétention d’avoir reproduit leur séance du 24 février 1850 dans les lignes qui précèdent. L’eussé-je tenté, que je n’y fusse pas parvenu. Ces temps sont déjà si loin de nous, et je fus si brusquement séparé de ceux qui m’étaient chers ! Je n’ai pas eu le temps de bien observer les coutumes des Helvétiens, je ne les ai pas connus eux-mêmes autant que je l’eusse désiré. J’ai préféré ne rien mutiler et ne pas altérer des discours en cherchant à les refaire. J’ai laissé parler mon cœur, et j’ai voulu suppléer à l’infidélité de ma mémoire par l’ardente expression de ma reconnaissance. Puissé-je avoir réussi !… Les tyrannies passent ; seules, les révolutions sont éternelles. Le jour viendra où je pourrai de nouveau serrer la main des Helvétiens qui furent mes amis.