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à la place qu’elle doit occuper dans l’humanité ; — elles reprennent leurs enveloppes et les caractères extérieurs de notre race. — Pendant leur séparation des corps, elles ont été libres d’errer partout : dans les cercles formés par les esprits du mal, ou dans les sphères peuplées par les génies du bien.

Qu’il y a de choses vraies dans la transformation, dans le mystique, dans l’existence de l’âme dont cette société de pourceaux ne veut rien savoir ! J’aime l’Allemagne pour ses grandes croyances et sa poésie sublime. Quel révolutionnaire n’a jamais soupiré pour la patrie de Luther et de Goëthe ?

« Camarades ! dit un étudiant de Genève, le tavernier ne se réveille plus ; les chiens ont cessé d’aboyer dans les cours. On n’entend plus que nos chants sur la terre endormie. Les jeunes hommes sont ceux qui veillent sur l’humanité. Gloire à la vieille Helvétie ! Vivent les jeunes écoles ! Vive l’Europe nouvelle ! Vive la Liberté ! »

« Vive la Liberté, reprirent toutes les voix.

« Écoutez, dit en ronflant le tavernier, le veilleur de nuit chante deux heures sur la tour de la cathédrale. » — C’était vrai.


Dubreuil chanta le chant des écoles, et moi, celui des ouvriers. On but à Pierre Dupont.


Alors un étudiant de Neuchâtel :

« Les beaux rêves, aux ailes déployées, planent