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saient-ils ; ils ne sont pas de notre famille. » — Ce sont des républicains universels, ce sont des hommes, leur avons-nous répondu, vous n’êtes pas de l’humanité. » — Maintenant l’ambassadeur de France nous a demandés ; aujourd’hui le marché se fait, ils nous livreront demain. Oh ! les admirables négociants !

« Ils disent que nous épuisons les ressources de la Suisse : ils mentent. Et d’ailleurs ce n’est pas dans ce pays qu’on compte les dépenses de l’hospitalité. Si les Badois sont arrivés sur le territoire suisse sans pain, sans habits, les souliers pleins de sang, ce n’était pas au service des rois qu’ils avaient été blessés.

« Ils disent que nous mettons en danger votre tranquillité, que nous attirons sur vous la surveillance des grands royaumes ? Était-ce là le langage de vos pères ? Qui donc est maître dans la vieille Helvétie ? Les amis ne savent-ils plus rien faire pour leurs amis que de leur tendre un morceau de pain par une porte de derrière ? Notre cause est celle de tout ce peuple ; c’est la cause de la Liberté. Et si tout ce peuple voulait la défendre avec nous et à propos de nous contre une autorité quelconque, pourrions-nous rester neutres ? Non, certes.

277 « Ce n’est pas le peuple suisse qui dit tout cela. Je voudrais pouvoir l’interroger dans une grande assemblée, et je sais bien ce qu’il me répondrait. Ce sont ses gouvernants qui parlent ainsi. La logique du pouvoir est plus inflexible que le platine. Apprêtez-vous à le combattre demain.