Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/455

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ils voudraient nous livrer à l’Autriche, à la France ou à l’aristocratie de Berne. Mais qu’ils se rappellent l’issue des conspirations des nobles de Lucerne, de Zurich, de Soleure, de Berne et de Fribourg, et qu’ils tremblent !…


« Ils veulent déchaîner la guerre, mais ils ne connaissent pas la guerre du dix-neuvième siècle. Ils comptent sur leurs soldats ; nous comptons sur les hommes libres de toute la terre. Les triomphes de la Force ne durent pas.

« Vive la Liberté ! reprirent toutes les voix. »


Il y eut un nouvel entr’acte. Un étudiant de Berne chanta : « Trinquons, videz vos coupes ! Le choc des verres rend l’homme joyeux. Le bon Suisse fait le bon vin, et le bon vin fait le bon Suisse. Vaillance et sobriété ne marchèrent jamais ensemble. Bientôt nous boirons la bière écumante dans les crânes de nos 268 ennemis. Le moyen qu’un franc étudiant ne sût pas bien fumer et bien boire ! Trinquons ! »




Puis Dubreuil obtint la parole. « Étudiants de l’Helvétia, dit-il, nos amis et nos frères, j’ai tressailli d’allégresse au récit de vos glorieuses annales. Laissez-moi vous raconter des luttes moins colossales sans doute, mais aussi utiles peut-être. Je veux parler de celles que les écoles de France soutinrent contre nos derniers despotismes. Le