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Il dit ta mort sublime, immortel Winkelried, dans les champs de Sempach. — L’armée suisse se brisait en vain contre une muraille d’armures, quand le héros d’Unterwalden s’écrie : « Je vais frayer le chemin de la liberté ! Fidèles confédérés, prenez soin de ma femme et de mes enfants. » Et précipitant sa poitrine sur autant de lances que pouvaient en ramasser ses bras, il tombe ; et sur son corps, les Suisses marchent à la victoire.

Il chanta les combats de Nœfels et de Rothenflüe, où des milliers d’Autrichiens prirent la fuite devant une poignée de Confédérés. Éternelle gloire ! Épouvantable carnage !

266 « Qui pourrait dignement célébrer, s’écrie-t-il, l’héroïsme de ces temps, les exploits des Glaronnais et des Appenzellois, la gloire des Grisons, les journées de Saint-Jacques et de Giornico, l’orgueil et l’humiliation des Léopold et des Maximilien d’Autriche ! En huit mois, les Suisses furent victorieux dans huit batailles, leurs étendards flottèrent au loin sur les rives du Léman et du lac de Constance ; leur nom devint célèbre dans l’Europe entière ; les plus grandes nations recherchèrent leur alliance !

« Maison de Hapsbourg, tu te retournas contre la terre natale, tu fus parjure dans les traités, farouche dans la domination, implacable dans la vengeance ; souviens-toi cependant de ce que pèse le glaive de la Confédération. Les jours de sang vont revenir. Fidèle à sa tradition, l’impériale Autriche cherchera partout des ennemis à la li-