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gouvernement, comme les chefs d’une conspiration, sont condamnés à mort. Ils ont construit sur le sable, et leur édifice s’écroule. Ils ont compté sur les hommes pour les élever, 242 et les hommes les abaissent ; ils se sont appuyés sur l’aile de la tempête, et l’aile de la tempête les a dispersés. Vous croyez jouer avec les factions, vous jouez avec vos têtes ; vous abattez celles des autres : attendez-vous à voir tomber les vôtres.

C’est la loi de mourir.

Malheureux ceux qui meurent dans les calculs de l’intérêt et les tortures de l’ambition !




« Les hommes déshérités sont les enfants de la révolte. Si nous nous trompons en leur coupant la tête, nous les réhabilitons ; de quoi se plaignent-ils ? » Ainsi disent les juges dans les pays exceptionnels où ils veulent bien accorder la réhabilitation.

Et qu’est-ce donc que réhabiliter ? Est-ce rendre l’honneur ? Est-ce restituer le repos à une famille ? Est-ce refaire ce qu’aucune société ne peut refaire, la Vie, sur laquelle elle porte une main sacrilège ?

Non ; c’est déclarer simplement au public que par suite d’une erreur déplorable, la justice du pays a supprimé quelqu’un qui n’était pas coupable, qu’elle ne peut réparer cette perte, et qu’elle en fait sincèrement son acte de contrition. Ce qui n’empêche pas à la justice du pays de continuer à assassiner à tort et à travers. Octroyer la réhabi-