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tête mâchée par trois couperets, effrayante, pendant par un lambeau, cette tête qui se redresse sur la bascule. Les cheveux sont hérissés, les poings sont fermés, les yeux vous fixent et vous forcent à regarder. Montcharmont vous demande compte de sa vie qui ne vous appartenait pas. Moi je veux vous donner le frisson, bourgeois de France, je veux que vous pâlissiez, que vous maigrissiez, que vous ayiez des attaques de nerfs, que vous en mouriez.

La société française est plus barbare que la société juive ; la mort du juste la laisse froide ! les tribunaux actuels sont plus hideux que le tribunal de Pilate ; ils ne se lavent point les mains ! La croix du Rédempteur est transformée en guillotine ! Pleurez, vous qui avez encore des larmes dans les yeux !




Ce crâne à la main, je demande à la société et aux cannibales qui prétendent qu’ils la représentent :

Lorsqu’un homme n’a encouru aucune condamnation, où 212 trouvez-vous dans vos codes un article qui vous autorise à lui refuser l’autorisation de chasser ? Je vous défie de me faire voir un pareil article.

Et si vous violez aussi impudemment la loi écrite au préjudice de cet homme, n’est-ce point lui qui défend votre misérable loi contre vous-mêmes lorsque, pour la faire respecter, il a re-