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« Alors, raconte la légende, trois fontaines jaillirent sous leurs pieds. L’on eut dit que la liberté, vive et pure comme l’eau des sources, voulait assister à ce conseil solennel, et laisser à la postérité un souvenir bienfaisant des trois fondateurs de la ligue helvétique.

« Gloire à toi, Liberté ! »


« L’orbe de la lune éclairait leurs fiers visages ; les nuages passaient sur leurs têtes et portaient au ciel leurs vœux magnanimes ; le lac dormait à leurs pieds, et la nature tranquille semblait se rassurer à leurs mâles discours. Ô nuit ! dont les oreilles discrètes furent frappées par de tels accents, comment peux-tu prêter aux esclaves modernes l’abri de ton manteau !

« Gloire à toi, Liberté ! »


182 — Un autre étudiant : « L’allégresse d’un peuple délivré dut faire trembler, dans sa tombe, l’ombre damnée de Gessler. Le lendemain de sa mort, les confédérés du Waldstætten se soulevèrent ; les forteresses du Rossberg, d’Altorf et de Sârnen furent abattues, les cloches retentirent dans toutes les vallées. Du Pilate au Schachen, de l’Axenberg au Brunig toutes les cîmes furent glorieusement éclairées par des feux de joie ; un drapeau rouge parut au-dessus de la Croix du Lac dont l’image blanche s’imprima dans ses plis. La Suisse indépendante suspendit l’arc de Tell dans un lieu consacré.

« Gloire à toi, Liberté ! »