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pas de la campagne. Reçu bachelier à seize ans, il eut quelques difficultés à surmonter à cause de l’interruption de ses études : nouveau conflit avec la routine officielle. Il choisit la médecine, qu’il étudia à Paris, de 1842 à 1845, et au bout de trois ans parvint à l’internat, le 30me sur une promotion de 37 (1845). Il passa l’année 1846 parmi les folles de la Salpétrière, l’année 1847 à l’hôpital des Enfants malades, contigu à l’hôpital Necker où il vit les ouvriers victimes de la colique de plomb, l’année 1848 à l’Hôtel-Dieu, et l’année 1849, jusqu’à son départ, à l’hôpital du Midi (maladies vénériennes, service de Ricord.) Ses écrits contiennent des pages poignantes sur les souffrances des malades qu’il vit de si près, sur la cruauté des sœurs envers les enfants et les mères, sur celle des juges d’instruction envers les blessés de Juin 1848, sur les abus, etc. (v. Jours d’Exil, 2me partie). Il passa donc une rude jeunesse à proximité de la misère des pauvres, qui lui devinrent chers par leur martyre.

En 1846 il était devenu « membre adjoint » de la Société anatomique de Paris, et le Bulletin de cette société (21e année, 1846, pp. 280-290) contient deux observations de lui sur de graves cas d’hystérie qu’il jugeait produits par des lésions des organes génitaux, hypothèse qui fut alors combattue, mais qui plus tard, m’a-t-on