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« Camarades ! les mères de nos aïeux feraient honte aux hommes d’aujourd’hui. C’étaient des femmes sans peur qui sonnaient la trompe d’Uri, allumaient des signaux de feu sur les montagnes, poussaient leurs époux au combat, et armaient leurs fils de leurs propres mains. Dans la guerre de l’Indépendance, elles furent aussi héroïques que nos pères. La fille de Walter Fürst doit avoir le tiers de la gloire de son père et de son mari.

« Gloire à toi, Liberté ! »


— Un troisième, étudiant : « Arnold de Melchtal était un fier laboureur. Un jour qu’il faisait souffler ses beaux bœufs noirs au bout du sillon, un valet du gouverneur de Sarnen s’approcha de lui : « Manant, lui dit-il, un paysan est tout au plus bon à tirer la charrue ! détache tes taureaux du joug et me les donne : le comte de Laudenberg leur réserve une place dans ses royales écuries. » — « Esclave, lui répondit Arnold, les gens de ton espèce n’ont pas besoin de mains. » — Et d’un coup de son bâton de frêne, il lui écrasa trois doigts. — « Maintenant, va te faire voir à ton maître, et dis-lui qu’il n’est pas prudent de tenter le courage des montagnards. »

« Gloire à toi, Liberté ! »


— Un autre étudiant : « Le père d’Arnold de Melchtal était un de ces beaux vieillards comme on en voit dans nos vallées, droit comme un tronc de peuplier, robuste comme un érable. Ses longs