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« Quand Gessler vit la jolie maison de Werner, il la trouva trop belle pour un villageois et le menaça de la faire démolir parce qu’il l’avait élevée, sans permission, sur un terrain appartenant à l’empereur.

— Ainsi, quand un homme oisif passe près d’une cité de fourmis, le spectacle du travail l’irrite, et d’un pied envieux, il fait sauter en l’air le résultat d’un grand labeur.

« Un soir que Werner Stauffacher était assis sous sa vigne, l’esprit plus troublé que jamais par les menaces du bailli, sa femme lui dit : « Combien de temps verra-t-on encore l’orgueil rire et l’humilité pleurer ? À quoi sert-il que nos montagnes soient habitées par des hommes ? Des étrangers seront-ils toujours les maîtres de ce pays et les héritiers de nos biens ? Mères, devons-nous nourrir des fils mendiants et élever nos filles pour servir d’esclaves à nos maîtres ?

» Gloire à toi, Liberté ! »


— Un autre étudiant : « Dans tout le canton d’Uri, il n’y avait pas d’homme plus respecté que Walter Fürst. Il avait donné sa fille à Guillaume Tell, le simple archer qui nous délivra tous. À cette époque de bonne foi, on ne pesait pas les hommes dans des balances d’or ; c’était à leur courage et à leur bonne réputation 179 qu’on les mesurait. C’est pourquoi Guillaume Tell, de Bürglen, avait obtenu la fille de Walter Fürst.