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déments et dolents ; également pourris, récrépits, décrépits, accroupis, flétris, confits, déconfits, ramollis, démolis ; également tortus, obtus, bossus et cocus ; également impossibles, estropiés, fêlés, déjetés, ridés, parcheminés, tannés, éreintés, ruinés, édentés, percés, troués, froissés, écorchés, décharnés, déchirés, déchiquetés ; ficelés, reficelés, retapés, rapiécés, replâtrés, corrigés, réparés, diminués, altérés, désossés, décorés ; tortillés, priapisés et vérolés ; également hypochondriaques, maniaques, lypémaniaques, nymphomaniaques, érotomaniaques, monomaniaques, et démonomaniaques !

Néant des grandeurs, vanité des titres, mensonge des distinctions humaines, torture et désespoir ! Vous pouvez tout, et jamais vous ne trouverez de médecines royales pour guérir vos maux royaux ![1]

Au sein de la terre coulent des eaux bienfaisantes. Qu’on la fouille jusqu’aux entrailles, elle est votre domaine ; — et que sur vos ordres, jaillisse la source qui vous rendra la santé !

Les plus célèbres médecins sont vos courtisans. Appelez-les de tous les pays du monde ; rassemblez le froid anglais, le français inventif, le docte allemand et le dur espagnol : qu’ils échangent leurs lumières ; — et que leur consultation vous sauve !

  1. « La durée de la vie des rois est d’un tiers moins longue que la durée de la vie commune. — (Newton.)