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suite de son attitude d’opposition prononcée et active. Pour cette raison, ou pour d’autres, les parents ne vivaient pas en bonne harmonie, et l’enfant s’en aperçut ; le père lui parut un homme sévère et, en outre, parcimonieux ; la mère, une femme bonne et généreuse, mais ambitieuse. Ils furent d’accord pour donner à leur fils une éducation excellente, mais routinière : celui-ci en souffrait, et ce fut la cause de ses premières haines, celles de l’oppression familiale et scolaire. Seul son grand-père paternel, Jean-Baptiste Cœurderoy (1761-1842), fut doux pour l’enfant, qui l’aimait tendrement. Les environs de Tonnerre, terrain mouvementé, assez boisé, que traversent les méandres de l’Armançon, attiraient le jeune Cœurderoy, qui devint un cavalier, un nageur, un rameur et un chasseur passionné. Un contact étroit s’établit entre la nature et lui, ainsi que ses écrits en témoignent en mille endroits.

Deux mots seulement sur l’origine de la famille Cœurderoy, question que des documents conservés à Moutiers-Saint-Jean, Semur et Dijon éclairciront plus qu’il ne m’a été possible de le faire. L’Auxois, en particulier Moutiers-Saint-Jean (canton de Montbard, arrondissement de Semur, Côte-d’Or), est le pays où la famille peut être suivie depuis la seconde moitié du seizième siècle. On trouve, dans les notes de Vaillant de