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ne s’arrêta pas, et la Question révolutionnaire, l’utopie libertaire l’Humanisphère, et le journal le Libertaire qu’il écrit tout seul, de 1858 à 1861, à New-York, le montrent propagandiste isolé, infatigable, des idées les plus avancées de son temps. Cœurderoy, réfugié du 13 juin 1849, s’était borné, dans ses articles publiés de 1849 à 1851, à une propagande impersonnelle d’idées socialistes et révolutionnaires sans distinction d’école ; par La Barrière du Combat il reprit enfin son indépendance complète, et de 1852 à 1855 il nous a donné quatre livres et deux brochures, parmi lesquels les deux parties des Jours d’Exil constituent son œuvre principale.

Le sort fait et ces publications, les plus fières de liberté et de révolte de leur temps, est un petit chapitre inconnu rempli d’intrigues et d’aventures. L’irrévérence avec laquelle les auteurs de La Barrière du Combat avaient tiré les barbes des pontifes de la proscription fut un prétexte bienvenu pour se dispenser de discuter sérieusement les idées de Cœurderoy ; seul, Alfred Talandier les discuta avec courtoisie, en 1854. Pour le reste, « la conspiration du silence, la plus odieuse des conspirations, puis, à toute extrémité, la calomnie, la colère et la haine, épuisèrent leurs fureurs sur ce recueil d’hérésies et sur son malencontreux auteur » (paroles de Cœurderoy au sujet de son premier livre). On lui fit « un