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pre dignité. — Et maintenant, dans chaque maille de la chaîne serrée des empires, se joue librement une maille de l’élastique réseau des républiques.

Ces deux enrégimentations sont défectueuses, par cela seul qu’elles sont des enrégimentations. Toutes deux ont des chefs, toutes deux ont des soldats ; — qu’importent les noms des uns et des autres ? — Toutes deux reconnaissent un devoir, une discipline, un mot d’ordre ; toutes deux combattent pour des motifs dont quelques-uns seulement possèdent le secret.

Nous n’en sommes pas au temps où chaque homme ne suivra que son impulsion et ne sera réuni aux autres que par un contrat. Ce temps viendra plutôt que les tyrans et les ambitieux ne le croient, car aujourd’hui l’individu s’émancipe jusqu’à siffler Dieu.

Alors, il ne sera plus question ni des gouvernements, tant méprisés aujourd’hui, ni des partis, qui sont aussi des gouvernements, et qui partagent leur discrédit ; — ni des Constitutions qu’on déchire déjà, ni des journaux qui sont aussi des constitutions, et qu’on déchire comme elles ; — ni des assemblées, qu’on dissout avec les baïonnettes, comme des foyers d’anarchie, ni des sociétés secrètes, qui sont aussi des assemblées, et qu’on déserte, comme entachées de parlementarisme ; — ni de la propriété, qui est un vol, ni du vol, qui est aussi un mode de propriété ; — ni de la religion catholique, qui est un monopole, ni de la religion socialiste, qui est un autre mo-