une main française, elle partit des rangs de cette armée qui, pour notre éternelle honte, se fit milice papale, et rehissa Pie IX à la force des baïonnettes.
Dans quel lieu de la terre traîne-t-il sa misérable existence le mercenaire dont Parme sut trouver le chemin de ta grande âme, Laviron ? Saura-t-il jamais où porta le coup fatal ? Oh ! non ! le génie du carnage est aveugle, et les yeux de ceux qui le servent sont couverts d’un nuage de fumée.
Où que tu sois, chère et noble victime, pardonne-lui… Jamais l’infortuné n’entendit parler de liberté, il porta sa large part des misères sociales, il paie l’impôt du sang ; et sa conscience répugnait sans doute à cette expédition sanguinaire.
Se séparer de sa famille, végéter dans la paresse et l’ignorance, égorger son père, traîner sa sœur par les cheveux, fouetter une mère vieillie, plonger les mains dans les entrailles de son frère, frapper contre ses convictions, son intérêt et son amour : abdiquer sa vie entre les mains d’un supérieur brutal : — telle est la tâche odieuse qu’accomplissent quatre cent mille Français sacrifiés sur les autels du Dieu des nationalités.
Gloire à toi, Laviron ! première victime d’une idée qui s’étend sur le monde, homme sans peur, qui osas tirer l’épée contre ton pays parjure, et adopter pour patrie cette glorieuse Italie reconquise à la Liberté. Je ne voudrais pas faire ce récit sans donner une larme à ta mémoire, et sans