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Mœurs et esprit des Canadiens

pour la Banque du Haut-Canada. On le présente au président de cette institution et le président est l’infatigable… M. William Allan. Quelques jours après, il accompagne un ami à la ville pour payer des licences de magasin et d’auberge. En arrivant au bureau de l’inspection des licences, quel n’est pas son étonnement de trouver ce fonctionnaire dans la personne de M. William Allan. Prenant un journal, pour s’amuser, il lit les noms des membres de la Société pour secourir les étrangers dans le besoin : le trésorier est… M. William Allan. Une revue de la milice a lieu pendant qu’il est en ville. Il a la curiosité d’aller la voir et reconnaît dans le colonel sa vieille connaissance M. William Allan. Une bagarre se produit à l’hôtel où il se trouve. On a besoin de son témoignage et le magistrat est M. William Allan. Il va à l’hôpital ; chemin faisant, l’ami qui l’accompagne lui donne le nom des syndics, l’un d’eux est… M. William Allan. Un autre jour, il rencontre un ami de Niagara dans un état de grande tristesse. Il lui en demande la cause et l’ami lui répond que les commissaires chargés du règlement des pertes causées par la guerre ont réduit sa réclamation de moitié. Quels sont les commissaires ? demande l’homme d’Oswego. Réponse : A. B., C. D., et… M. William Allan. Il vend quelques-unes de ses marchandises à un marchand qui, en paiement, lui donne un mandat sur le paie-maître du district.

Le trésorier est… M. William Allan. Comme il a besoin d’acheter un chapeau noir, on lui dit qu’il en trouvera de bons au magasin de… M. William Allan. Il n’y put tenir davantage, mais confondu, ahuri, il s’écria : Mon Dieu ! que je le plains, ce pauvre M. William Allan ! S’il s’acquitte des devoirs de tant de situations, la vie doit assurément lui être à charge ! Et s’il ne s’en acquitte pas, je plains le pays dont les lois permettent à un même homme de cumuler un si grand nombre de charges. — Bah ! dit mon oncle Sim, qui demeure près de chez le président Allan, sur la même rue, vous êtes un étranger et il vous siérait de ne rien dire ; vous ne voyez là qu’un faible spécimen des bénédictions de notre gouvernement provincial. Le colonel est un homme d’Aberdeen. — Un homme d’Aberdeen ?