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Sort des Indigènes


LE SORT DES INDIGÈNES SOUS LA DOMINATION ANGLAISE


Est-il bien vrai, comme le prétendent les historiens à l’unanimité, que nous ayons gardé pure de tout alliage, de tout mélange, notre personnalité ethnique, que pendant les deux cents ans que les Français passèrent au Canada, ils n’aient jamais eu d’amourette ou de caprice pour les belles iroquoises aux yeux ambrés, aux traits de camées antiques, avec ce sourire triste des races finissantes.

Le Dr Côté, après des études de crânes comparés, en était venu à la conclusion que des crânes de blancs portaient les marques distinctives, comme les os saillants des pommettes, l’os frontal aplati, des crânes indiens. Certaines particularités du caractère canadien-français, son indolence, sa timidité, sa générosité, son absence de sens pratique, ses « jongleries » sans fin au coin du feu, son goût pour la poésie, sa finesse, la largeur de son hospitalité, son défaut de sentiment religieux, ses superstitions, sa versatilité, accusent le mélange du sang.

Les Canadiens-français se refusent à cette hypothèse, qu’ils croient humiliante, comme s’il n’était pas aussi honorable pour nous d’avoir du sang de peaux-rouges, d’iroquois, ces beaux types d’humanité dont on a promené des spécimens dans les cours d’Europe, et qui eurent l’heur d’être chantés par Chateaubriand, que du sang vicié par vingt mille ans et plus de débauche.

Flaubert se faisait gloire d’avoir comme ancêtre un chef