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Papineau

injustifiable de se continuer, et que par cette permission cet état de choses dût virtuellement recevoir la sanction du gouvernement de Sa Majesté, ce serait une faveur qui, je le dis humblement et respectueusement, me semblerait contraire aux lois et à la constitution de notre pays, ce serait mettre l’évêque du pape (car tel il est) au-dessus de celui du roi ; ce serait à mon humble avis, faire tout ce qui se peut faire pour perpétuer l’erreur et établir l’empire de la superstition ; et conséquemment ce serait accorder aux Canadiens une faveur plus préjudiciable à eux-mêmes qu’aux Anglais, car tout ce qui peut tendre à amener petit à petit une réforme de l’Église romaine serait le plus grand bienfait que pourraient recevoir les Canadiens.

« Je conjure Votre Excellence, de ne pas me croire sous l’influence d’un sentiment dénué de tolérance et de charité dans ce que j’ai dit ici. Je suis trop attaché à l’Église d’Angleterre par principe et par les liens qui m’unissent à elle, pour insister davantage sur la pureté de sa foi et de ses doctrines ; je la crois l’amie la meilleure de la tranquillité et du bonheur de ses gouvernants et gouvernés.

« C’est mon devoir impérieux de veiller à ses intérêts. Je fais maintenant ce qui doit être un dernier appel en sa faveur. J’ai l’honneur de faire cet appel à ceux qui peuvent l’apprécier et qui y feront droit en toute loyauté. C’est pourquoi tout en déclarant de nouveau, n’avoir aucun désir de voir l’Église romaine dépouillée de ses privilèges qu’on peut juger nécessaires à la tolérance complète de son culte, je n’hésite pas à conclure qu’à moins d’appliquer un remède immédiat et efficace aux abus qui se sont graduellement introduits, à moins que l’état positif et la situation relative à la fois de l’Église d’Angleterre, dans ce pays, ne soient incessamment et radicalement changés, tout espoir de maintenir l’établissement de notre Église sera à mon avis irrévocablement perdu.

« L’Église romaine sera à toute fin que de droit la religion établie dans ce pays. Bien que sur son déclin, vraisemblablement, dans les autres parties du monde, elle trouvera ici non seulement un asile sûr, mais sera élevée à la prééminence et as-